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Lac Inle, au pays des Inthas

Par Publié sur 0 Commentaire 13 min. de lecture

Lieu d’intérêt majeur en Birmanie, le Lac Inle est le second plus grand lac du pays. Habitées par environ 70.000 personnes dont les Inthas représentent le groupe majoritaire, les rives du lac Inle doivent leur réputation à ses pêcheurs. Il faut dire que leur technique de pêche particulière la rend unique au monde. A celle-ci s’ajoute le mode de vie traditionnel des Inthas qui vivent sur le lac dans des maisons sur pilotis. A la beauté naturelle des lieux se combinent donc des savoir-faire et des traditions qui offrent une multitude de raisons de se rendre au Lac Inle. Nous y avons passé 3 jours, dont deux journées complètes sur les eaux du lac.

Un environnement fragile

Situé dans un environnement montagneux à plus de 800 mètres d’altitude, le lac Inle est l’une des perles de la Birmanie. Une perle malheureusement fragile et qui se dégrade inexorablement. Outre la pollution sonore liée aux centaines de bateaux qui circulent simultanément sur le lac, la pollution de l’eau est un fléau qui s’aggrave. La jacinthe d’eau est un problème majeur. A certains endroits, elle envahit littéralement les canaux de navigation. Le problème est que les jacinthes d’eau se développent à grande allure et étouffent progressivement l’écosystème, privant les plantes et les animaux de la lumière du soleil. Le ramassage des algues est donc une activité très pratiquée et nécessaire.

Une journée sur le lac Inle

Pour nos excursions sur le lac, nous avons décidé de passer par une agence afin de décider des points d’intérêts que nous voulions visiter. Nous avions peur de nous sentir pressés en négociant une pirogue à la journée. En passant par une agence, nous avions la garantie (nous semble-t-il) de pouvoir disposer du temps nécessaire. Nous avons choisi l’agence Thu Thu Travel Agency qui pratique des tarifs très corrects. Pour notre première journée (9h-16h30), nous avons payé 30.000 MMK et nous sommes tombés sur un super piroguier. Ce dernier, prénommé « Nini », était bien apprêté, sachant se débrouiller en anglais, discret tout en prêtant attention à ce que nous souhaitions visiter durant la journée. Il vit sur le lac et semblait connaître beaucoup de monde, n’hésitant pas à offrir son aide lorsque nous avons croisé un bateau en panne de moteur ou lorsque les planches d’un ponton ont vacillé. Nous l’avons adoré et avons été ravis de l’avoir eu comme guide le jour suivant.

Les pêcheurs du lac Inle

En arrivant à l’entrée du lac, nous arrivons sur un groupe de faux pêcheurs, prêts à prendre la pose contre un billet lorsque des touristes s’en approchent. Nous passons notre chemin pour aller à la rencontre des vrais pêcheurs qui ne sont pas très nombreux en ce début de matinée. Nous en apercevons tout de même quelques-uns auprès desquels nous passons des moments uniques. Comme perdus au milieu de l’immensité du lac Inle, il règne une atmosphère particulière autour des pêcheurs. Un silence les entoure et nous sommes admiratifs devant leur technique de pêche. Ils se tiennent debout sur une jambe au bord de leur pirogue, l’autre jambe autour d’une gaffe et tenant dans leurs mains un filet de pêche. Les gestes des mains et des pieds se font avec une grande maîtrise et une grande habileté.

Les jardins flottants de Kela

Les Jardins de Kela sont des jardins flottants érigés par l’homme sur le lac Inle et situés à une vingtaine de kilomètres du village de Nyaung Shwe. Les jardins flottants sont étonnants à observer, voire même insolites à nos yeux. Ce sont de véritables potagers fertiles qui servent principalement à cultiver des tomates, bien que l’on retrouve également une variété de fleurs, des fruits et des légumes. L’imbrication des parcelles forme d’étroits canaux dans lesquels nous passons très doucement en se mettant debout pour admirer le résultat de cette technique agricole unique.

Nous traversons ensuite un village sur pilotis situé juste après les jardins flottants de Kela. Nous pouvons apercevoir quelques instants de la vie de ses habitants au travers des fenêtres ouvertes des maisons sur pilotis. A de nombreux moments, nous échangeons avec eux des signes et des sourires.

Les ateliers

Beaucoup d’ateliers sont présents sur le lac (des forges, des fabriques de cigares, des pirogues, des ombrelles, etc), en particulier dans le village de Inn Paw Khone. S’ils sont rodés pour accueillir des groupes de touristes, il reste néanmoins très intéressant de découvrir les techniques de fabrication de ces divers corps de métiers. Nous avons choisi de limiter le nombre d’ateliers visités par crainte que cela manque quelque peu d’authenticité, bien que les ateliers que nous ayons visités soient de taille modeste.

Le premier atelier que nous visitons est un atelier de tissage se trouvant dans une magnifique maison en bois sur pilotis. En fonction du nombre de fils de couleur et des pédales sur lesquelles les tisseuses appuient, apparaissent des motifs. Evidemment, plus il y en a, plus la complexité du motif augmente et plus il faut d’heures de travail pour confectionner une pièce. Nous avons apprécié cette visite à la fin de laquelle nous nous sommes laissés tentés par l’achat d’une petite écharpe.

Nous avons visité un deuxième atelier, cette fois d’orfèvrerie et d’argenterie. Comme dans l’atelier de tissage, nous bénéficions d’une visite guidée des lieux. Nous apprenons par exemple que le métal est chauffé à 800 °C pour lui donner la forme souhaitée et il est ensuite refroidi pour être durci. Le métal est ensuite travaillé avec beaucoup de minutie pour lui donner son aspect final. Les bijoux fabriqués dans la région du lac Inle ont souvent une forme ronde en forme de gongs. Les créations sont particulièrement jolies mais nous jugeons le prix des bijoux un peu élevé.

In Dein

Un peu excentré, situé en bordure du lac Inle, In Dein vaut largement le détour. Arrivés sur place, il faut payer un droit de 500 MMK pour les photographies et traverser un long passage de plusieurs centaines de mètres abritant des étals de souvenirs. On arrive ensuite au site à proprement parler, constitué de centaines de stupas dorées. C’est absolument magnifique! On peut également se promener à travers les ruines des stupas de couleur ocre qui sont parsemées dans la végétation. In Dein est l’un de nos coups de cœur sur le lac Inle.

Phaung-Daw U pagoda

Plus nous nous approchons de la Phaung-Daw pagoda, plus il y a du monde et un nombre incalculable de pirogues. Et pour cause, il s’agit de l’édifice religieux le plus fréquenté sur le lac Inle. C’est une immense pagode sur pilotis, construite dans un style assez moderne. Du quai d’accostage, il faut traverser un marché avant d’accéder à la pagode. A l’intérieur, de nombreuses personnes sont agglutinées autour de l’autel central pour pouvoir déposer une feuille d’or sur l’un des bouddhas. Nous pouvons suivre la scène sur des écrans de TV un peu à l’écart. Encore une fois, nous sommes surpris devant une telle dévotion.

Nga Phe Chaung Monastery

Appelé également le Jumping cats monastery, il s’agit d’un monastère tout en bois qui abrite 70 bouddhas. A l’époque, les moines y faisaient sauter des chats à travers des cerceaux. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas mais on trouve toujours ces félins.

Le marché des 5 jours

Tous les jours se tient un marché dans un lieu différent sur le lac. Il s’agit normalement d’un arrêt incontournable lors d’une journée d’excursion sur le lac Inle mais il faut savoir qu’il n’a jamais lieu les jours de pleine lune. Nous n’avons donc pas eu l’occasion de découvrir ce marché lors de notre passage.

Le lac Sankar, encore méconnu

Le lac Sankar se situe à près de 3 heures de navigation de Nyaung Shwe. Partis à 5h30 de l’embarcadère, notre avancée au fil de l’eau nous laisse le loisir de découvrir le jour se lever sur le lac Inle. Photographiquement parlant, l’ensemble est absolument superbe, et nous pouvons apercevoir des tranches de vie du quotidien des habitants du lac. Le tout se fait dans un calme relatif, les centaines de bateaux transportant les touristes étant toujours à quai, l’animation étant plus calme qu’en journée.

Le marché de Hmawbe

La première étape de cette journée vers Sankar se déroule avec la découverte du marché de Hmawbe. Il débute aux alentours de 7h30. Des dizaines de bateaux sont amarrés le long de la berge. On devine une certaine effervescence à proximité. Niny nous indique la direction à suivre pour rejoindre le marché. Après quelques dizaines de mètres, nous y sommes. Le marché de Hmawbe est certainement le plus authentique qu’il nous ait été donné de voir jusqu’à présent. Il nous fera oublier que nous ne verrons pas le marché des 5 jours.

Les allées du marché faites de terres et de blocs de pierre sont complètement défoncées. Les étals prennent place sur des estrades. Nous commençons à arpenter les allées du marché, et nous sommes quelque peu embarrassés de cette immersion dans le quotidien des villageois. Mais au fur et à mesure que nous avançons, les premiers regards et les premiers sourires s’échangent. On devine par ci par là la curiosité mutuelle qui anime ces échanges. Nous commençons à prendre un réel plaisir à être là, au milieu des birmans.

Le marché de Hmawbe n’est pas très grand. Bien qu’ayant pris le temps de le parcourir à notre aise, c’est avec regret que nous devons le quitter.

Le monastère de Tharkhaung

Nous reprenons la navigation, cette fois en direction du monastère de Tharkhaung. En arrivant par bateau, nous sommes aussitôt étonnés par sa beauté et le nombre important de stupas qui s’élèvent. Il y en aurait près de 200. Comme au marché de Hmawbe, nous sommes les seuls voyageurs à débarquer et aucun autre bateau n’est présent. Nous sommes accueillis par deux petites filles qui nous tendent une fleur. En échange, nous leur offrons des ballons gonflables. C’est sous un ciel bleu et une magnifique lumière que nous visitons le monastère de Tharkhaung. Le calme des lieux est interrompu seulement par quelques ouvriers qui restaurent quelques stupas.

Le village de Sankar

Notre prochain arrêt est le village de Sankar. Nous déambulons dans les ruelles du village avant de terminer par l’ensemble de stupas. C’est là que nous croisons les premiers touristes de la journée.

Distillerie d’alcool de riz

La journée se poursuit par un arrêt à une distillerie d’alcool de riz. La distillerie est archi-artisanale. Nous nous faisons expliquer le processus de production de l’alcool de riz, réalisé à l’aide d’alambics en bambous et de pots en terre cuite. Deux alcools de riz sont produits, l’un à 40° et l’autre à 60°.

Après les explications, on nous invite à une petite dégustation. Nous n’accrochons pas vraiment avec le goût si bien que nous quittons les lieux quelque peu déçus de repartir les mains vides. Nous aurions volontiers acheté une bouteille pour en profiter quotidiennement au cours de ce voyage en guise d’apéritif.

Atelier de poterie

Nous achevons la découverte de cette région par la visite d’un atelier de poterie. A notre arrivée, une potière est en action pour montrer son savoir-faire à un couple déjà présent. Quelques minutes après qu’ils aient quitté les lieux, la démonstration s’achève. Nous sommes déçus par cet arrêt, et estimons du coup que cet atelier est le moins intéressant de tous ceux que nous avons vus au cours de ces deux jours sur le lac Inle. Les quelques objets présentés sur les étals de l’atelier ne nous donnent guère envie d’acheter l’un d’entre eux.

Derniers instants sur le lac

C’est ainsi que la journée s’achève, quoiqu’il reste encore le temps de la traversée pour profiter une dernière fois des paysages si typiques du lac Inle. Sur le retour vers Nyaung Shwe, nous effectuons encore quelques arrêts pour observer plusieurs pêcheurs en activité, nous prenons aussi un faux pêcheur en photo. La boucle de ces deux journées sur le lac Inle est ainsi bouclée. Elle aura débuté et se sera achevée par l’observation de la technique de pêche des Inthas, peuple du lac Inle.

Festival Hot Air Balloon de Taunggyi

Le festival de Taunggyi se déroule chaque année au mois de novembre. C’est l’un des festivals, si pas LE festival, le plus important en Birmanie. Durant 5 jours, tout le pays tourne et vit au rythme de ce festival qui marque la fin de la saison des pluies. Hasard du calendrier, notre séjour en Birmanie tombait durant ce festival et il a été très facile de caler notre itinéraire pour pouvoir nous y rendre. En fait, c’était l’un des moments les plus attendus de ce voyage en Birmanie.

Pour rejoindre le festival de Taunggyi depuis Nyaung Shwe, il existe plusieurs alternatives. Nous avons opté pour un service de taxi collectif réservé depuis notre hôtel. Selon les agences, les départs se font à 16 heures ou à 17 heures. Avec notre hôtel, le départ était donné à 17 heures. C’est en songthaew que le voyage s’effectue. Sur la route, le flux de véhicules et de motos qui prennent la direction de Taunggyi est impressionnant. Par moment, on se croirait dans une course, tout le monde essayant tant bien que mal de se frayer un chemin pour être le plus rapide. L’ambiance est également détonante. Certains songthaew sont pleins à craquer. Les chants tentent de prendre le dessus sur les klaxons. Au fur et à mesure que l’on approche de Taunggyi, l’ambiance s’électrifie. Arrivés sur place, notre chauffeur nous indique le lieu et l’heure de rendez-vous pour le retour. Nous avons la permission de minuit 🙂

Pour rejoindre la plaine centrale du festival, il faut traverser une longue allée d’étals en tout genre. Le festival de Taunggyi est un mix entre marché, fête foraine, lâché de ballons, spectacles divers, etc.

Au fur et à mesure que la soirée avance, la foule est de plus en plus dense. Il doit y avoir plusieurs dizaines de milliers de personnes. Les allées du festival deviennent presque trop étroites pour absorber tout ce monde. Se déplacer devient vraiment compliqué, d’autant que les birmans s’amusent à lancer des minis mouvements de foule. Pour nous, cela devient « de trop » et nous rebroussons chemin vers le point de rendez-vous de notre songhtaew.

Notre sentiment final est partagé. D’un côté, nous ressentons la joie d’avoir participé à un évènement majeur en Birmanie. C’était une occasion unique et privilégiée de ressentir la ferveur autour de cette fête annuelle. Par contre, nous nous attendions à voir l’envol de beaucoup plus de ballons et à ne pas devoir attendre 45 minutes entre chaque lancer. Aussi, les mouvements de foule et les mains baladeuses ont eu quelque peu raison de notre enthousiasme.
Le « Hot Air Ballon Festival » de Taunggyi est un moment hyper prisé par l’ensemble des Birmans. En conséquence, la région de Inle est véritablement prise d’assaut. A cette période de l’année, mieux vaut réserver suffisamment longtemps à l’avance son hébergement mais aussi son transport ! Les prix peuvent également augmenter suite à l’affluence durant cette période.

Un massage au Lavender Spa Inle Lake

Nous avons profité de cette étape au lac Inle pour nous offrir un moment de détente dans l’un des spas de Nyaung Shwe. Après avoir testé le massage d’une heure trente (19 dollars) au Lavender (dans la Phaung Daw Pyan Rd), nous ne pouvons que vous conseiller d’en faire de même. Si en principe il n’y a pas de problème de disponibilité, nous avons également repéré le salon Jasmine (situé sur la même route que le Lavender) qui avait l’air de qualité identique.

Informations pratiques sur le lac Inle

Conditions d’accès

Le prix d’accès au lac nous a coûté 13.500 MMK par personne. Les billets sont délivrés à l’entrée de Nyaungshwe et sont valables durant une semaine (incluant le Lac Sankar). A cela, il faut ensuite ajouter le prix des excursions dont le coût varie essentiellement en fonction du programme.

A prévoir

Un coupe-vent est nécessaire pour les débuts et fins de journée. Il ne faut pas oublier que nous sommes en altitude et avec le vent sur la pirogue, il peut faire vite froid. Nous avions même reçu une couverture lors du départ du deuxième jour à 5h30 du matin et ce n’était pas du luxe.

Où dormir au lac Inle ?

Bien sur, il est possible de dormir sur le lac Inle. Il existe plusieurs hôtels qui offrent des chambres, parfois sur pilotis, avec vue directe sur le lac. Nous avions hésité un temps à nous offrir un séjour dans l’un de ces hôtels. Mais la crainte du manque de praticité d’un hébergement sur le lac (notamment en matière d’accès et de choix de restauration) et des prix élevés nous ont finalement décidés à chercher un hébergement à Nyaungschwe.
Nyaugschwe est la ville principale qui borde le lac Inle. Elle est reliée au lac Inle par un chenal que l’on traverse en 10 minutes de navigation. Nyaugswhe présente toutes les facilités (en termes de transport, de services, de logement et de restauration).

Nous avons passé deux nuits à l’Aquarius Inn. Situé un peu à l’écart du centre de Nyaugshwe, il dispose de chambres de plusieurs catégories.

Où manger au lac Inle ?

The Ancestor Restaurant : Très bon restaurant familial où l’on mange une cuisine savoureuse dans une cadre convivial. On a apprécié le service jovial et les bons mojitos. Par contre, grosse déception pour le microscopique dessert. A notre plus grand étonnement, l’une des serveuses parle le français qu’elle a appris à l’Alliance française lors de son séjour à Yagon.
Htoo Myat Bbq Restaurant : petit restaurant de quartier situé juste à côté de notre hôtel Aquarius Inn, fréquenté aussi bien par la population de Nyaung Shwe que par les touristes. Prix doux et bon choix de barbecue et de salades en accompagnement.

Le lac Inle en vidéo

Le lac Inle en photos

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